Gants, passoires à thé et partie de Monopoly... comment s'est déroulé le grand braquage de train

Nous ne savons pas si les deux adolescents qui ont tenté de commettre un braquage de train en Écosse cette semaine savaient que c'était le 60e anniversaire du plus célèbre braquage de l'histoire britannique. Compte tenu de leur échec – rien n’a été volé et les accusations incluent des « méfaits malveillants » – cela semble peu probable. Quoi qu’il en soit, le vol de train d’août 1963 reste assuré de son titre de « Grand ».

Pourquoi cela nous a-t-il tant fasciné en premier lieu ? C'était en partie dû au timing de l'air du temps (cette année-là a également vu l'assassinat de Profumo, Beatlemania et JFK) ; en partie le montant volé (2,5 millions de livres sterling, soit une valeur actuelle de plus de 40 millions de livres sterling) ; et en partie le récit des « outsiders courageux contre la police et les banques » – dont les derniers étaient assurés, à l'exception de la Midland, qui a dédaigné l'idée et a ainsi perdu 500 000 £.

Mais le vol a surtout reçu son qualificatif parce que c'est une belle histoire. Le gang a arrêté le train à 3 heures du matin dans la campagne du Buckinghamshire simplement en plaçant un gant sur le feu de signalisation vert et en attachant une batterie au feu rouge. « Pop », le conducteur à la retraite amené pour déplacer le train vers Bridego Bridge, où les sacs de courrier chargés d'argent liquide seraient déchargés, n'a pas pu actionner le frein à main. La bande avait déjà eu des doutes à son sujet. Informé que l'une des Land Rover qu'ils utilisaient avait été volée, il a répondu : « Vous pouvez aller en prison pour ce genre de chose. »

De retour dans leur cachette, Leatherslade Farm, les 15 voleurs ont compté l'argent – ​​principalement des billets de 1 £ et 5 £, c'est pourquoi il pesait 2,5 tonnes. Lorsqu’ils atteignirent le million de livres sterling, tout le monde s’arrêta pour savourer le spectacle. Charlie Wilson a dansé en chantant « I Like It » de Gerry and the Pacemakers. Certains membres de gangs jouaient au Monopoly avec l'argent. Mais leur chef, Bruce Reynolds, ressentait un profond « vide ». Il vaut vraiment mieux voyager que d’arriver, même si la Royal Mail a probablement ressenti un sentiment différent à propos de son train.

Un commerçant du quartier voisin de Brill a affiché une affiche indiquant « les vieux billets sont acceptés ». En 1965, alors que certains voleurs étaient toujours en fuite, le Premier ministre Harold Wilson a élaboré un plan visant à rendre leur butin sans valeur en réémettant tous les billets de banque de Grande-Bretagne. (Les responsables l'ont persuadé que ce n'était pas pratique.) Bien avant cela, cependant, de nombreux membres du gang avaient été arrêtés. Les potins de la pègre ont fourni les premières pistes ; d'autres indices sont venus avec la découverte de Leatherslade. Parmi les objets laissés sur place se trouvait une passoire à thé, ce qui a amené la police à soupçonner l'implication d'une femme (« Peu d'hommes penseraient à une telle chose »). Mais bientôt, ils furent aidés par des empreintes digitales sur une bouteille de ketchup et – oups ! – le plateau du Monopoly.

Il est désormais communément admis que trois membres du gang n'ont pas été condamnés faute de preuves. Mais pour la plupart des voleurs, l’histoire s’est mal terminée. Ronnie Biggs est devenu une célébrité après s'être évadé de la prison de Wandsworth (sa formation de maçon l'aidant à estimer la hauteur du mur à partir du nombre de briques). Mais à son retour de Rio quatre décennies plus tard, il a été condamné à purger huit années supplémentaires.

L'histoire la plus triste est peut-être celle de Buster Edwards (joué à l'écran par Phil Collins), qui a fini par tenir un stand de fleurs devant la gare de Waterloo, avant de se suicider en 1994. Deux des couronnes de ses funérailles avaient la forme de trains.

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Mark Mason parle d'anecdotes à travers des livres, des articles, des promenades guidées et le pub.

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